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Du Rio Paraiba, Brésil, à Sao Miguel, Açores, 57 jours de navigation !


Remontée de Clamowak vers l'Atlantique sur le Rio Paraiba, photo Jean-Pierre


D'abord merci beaucoup Caro pour ton suivi assidu, et désolé pour l'inquiétude ! L'antenne BLU a été cassée pendant 2 semaines avant que je n'arrive à la réparer ... (Soulager le mât a été notre priorité ...) Nous reprenons la main puisque nous sommes à terre !

Je viens de lire les nouvelles publiées depuis le 1er mai. Je suis surpris que les Secours en mer aient pris le temps de nous localiser et d'en informer Caro. C'est super ! Il paraît même qu'ils ont pu avoir des photos satellite du bateau, prouvant que nous étions tous les deux bien vivants à bord. Incroyable ! Cela dit, sur ce chapitre de l'assistance aux navigateurs, nous n'avons eu que de bonnes expériences de la part des cargos, prouvant qu'en réalité, nous ne sommes jamais seuls (bon, je ne parle pas sous les quarantièmes de latitude sud ...). Le dernier exemple: un porte-conteneurs (Maersk quelque chose, j'ai oublié). Notre AIS l'identifie de loin, bon, un cargo comme un autre, en approchant des Açores, ils deviennent plus nombreux. Mais celui-là nous inquiète un peu, selon l'AIS il file 20 nœuds, et sa trajectoire est dite "de collision" (à ce moment-là, il est à 20 minutes de nous) ! Nous modifions notre cap pour l'éviter: il modifie le sien ... vers nous ! Oups, gloups, nous sommes obligés de mettre le moteur en route, avec les voiles nous sommes trop lents, il nous suit inexorablement ! 247 m de long, du lourd !! Nous allumons la VHF sur le 16, il nous appelle et nous demande si nous avons besoin d'aide !?! Le temps de le rassurer, de le remercier, il a repris son cap ! Comme dit Brassens dans le parapluie: et je l'ai vue, toute petite, partir gaiment vers mon oubli :) Mais waouw, nous aurions eu un vrai souci, il nous aurait aidé ! C'est le premier qui change de cap et ralentit pour nous: avait-il vu l'inhabituelle prise de 2 ris par petit temps, le foc au lieu du génois, la pataras qui pendouillait en haut du mât ? A ce moment, William était sous la casquette et moi j'étais à l'intérieur, pensaient-ils qu'il n'y avait personne à bord ?


Côté vie à bord, changement radical par rapport au trajet Santa Cruz de Ténérife - Natal: d'abord le double du temps (25 jours à l'aller) et puis surtout un plaisir partagé. Plaisir de voile pure, pas d'alternative moteur, donc pas de vent, pas d'avancement ! Connivence avec William, nous partageons carrément des séries, des films: avec l'AIS sous alarme 24h/24 (détectant tout mouvement d'un autre navire avec AIS à partir de 20 minutes et moins de 1 mn de route de collision) et surtout l'absence presque totale de mouvement sur l'eau sur notre trajet (sur 2000 mn, 5 cargos ?), il suffit d'une veille espacée de 20-30' pour rester en sécurité sur un bateau encalminé ...


Nous avons plus de place pour discuter. Nous partageons beaucoup de nos préoccupations pour notre mère la terre, et pour la mer tout court ... William évoque sa nouvelle famille de Nas, il me parle d'Alicia et Thomas, de leurs enfants qu'il adore, il pense beaucoup à eux; j'apprends qu'avec lui, c'est loin des yeux, toujours près du cœur ! Bon à savoir lorsque la disette de nouvelles se fera sentir plus tard !


Sinon, en solitaires, William médite beaucoup, écoute de la musique, il en a parlé. De mon côté, je lis beaucoup, je me remets à écrire.


Je me prends à me rappeler de sa naissance, de ses nouveaux 28 ans, de tout le chemin qu'il a parcouru pour trouver sa voie à Nas (Ardèche), dans la permaculture, dans le respect de la terre, fierté de papa en le regardant seul à la barre, virer de bord comme un vieux loup de mer.


Surprise en arrivant à Sao Miguel ce dimanche 27 juin à 6h10 exactement (données AIS): Jean-Pierre, notre cuisinier Belge de la marina de Jacaré, nous a envoyé des photos de Clamowak le jour de notre départ du Brésil, le 1er mai. Dès que nous avons largué les amarres, il a pris sa voiture et nous a attendu avec Téo et Samantha un peu plus loin vers Cabedelo, et a pu prendre cette photo. Nous étions en vent arrière, et n'avions pas encore hissé la grand-voile. Merci JP :) On se retrouvera en Belgique !


Nous reviendrons sur cette longue traversée ! Nous restons sous le charme des Açoréens et Portugais, infiniment gentils et joyeux. Le douanier qui accepte de tamponner le passeport de William pour lui laisser un souvenir des Açores (moi c'était obligé, je suis Britannique ... Brexit oblige ...). La "mise en quarantaine" au cours de laquelle le resto de la marina nous a servi un repas à bord, mise en quarantaine qui s'est par ailleurs limitée à 24h avec PCR sans frais. Discussions avec le responsable de la sécurité du port sur l'absurdité des mesures anti-Covid (que peuvent-ils craindre de nous après 57 jours d'isolement ?), le vaccin ... La vie quotidienne reprend ses droits. Rencontres avec deux couples de français dont un de Concarneau: nous ne serons pas loin d'être voisins, quand je serai à La Rochelle ! Rencontre hier soir avec des jeunes de l'île. Discussions émouvantes sur la place du père ... Retour au bateau vers les 2h du mat, 7h pour William !


Nous posterons des liens vers nos vidéos dans les jours qui viennent. Nous partagerons demain nos projets immédiats, les travaux à effectuer, les perspectives dont nous avons encore besoin de discuter.


Heureux d'être là ! Nous espérons que vous allez toutes et tous bien !

 
 
 

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